Jour 1 : Départ pour Vienne via Innsbruck

Dimanche 15 février

Voyage sans encombres, mais fatigant. Nous arrivons à bon port vers 22 heures 30.
L' équipe des encadrants tient à remercier l' ensemble des participants pour leur comportement joyeux et agréable durant ce trajet de 1000 kilomètres.

Traversée des Alpes enneigées et arrêt à Innsbruck.
Rencontre des correspondants pour les uns, au souffle du föhn.
Vision du tremplin de saut à ski de Zaha Hadid, pour les autres.





Jour 2 : Leopold Museum et l'Albertina Museum





 

Lundi 16 février


Après un petit déjeuner copieux, nous partons à pied vers le Quartier des Musées.
Nous visitons le Leopold Museum, consacré en partie aux peintres viennois de 1900 
( Klimt, Kokoschka, Schiele, Gerstl, etc.).





 


https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3f/Egon_Schiele_079.jpg
 
Gustav Klimt, La Vie et la Mort (détail), 1910/15


                                        Richard Gerstl, Autoportrait, 1901



 
Oskar Kokoschka: Tre Croci – Dolomitenlandschaft

Nous profitons pleinement d'une météo printanière pour un déjeuner sur l' herbe.
L' après-midi est consacrée à l' Albertina :
-exposition De Monnet à Picasso
-exposition temporaire de Warhol à Richter
-Archives du rêve du Musée d'Orsay


Degas, Cézanne, Seurat. The Dream Archive from the Musée d'Orsay from Albertina Vienna on Vimeo.
-collection permanente ( Dürer, Rubens,...)

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Nous nous réjouissons de découvrir Hundertwasser et sa philosophie.


Jour 3 : Maison de Hundertwasser - Le musée de l'Histoire militaire - Belvédère - Kunsthistorisches Museum

Mardi 17 février

Le musée de Hundertwasser et sa cité



Friedrich Stowasser, mieux connu sous le nom de Friedensreich Hundertwasser, est né à Vienne, en Autriche, le 15 décembre 1928. Son père meurt lorsqu’il a un an et son enfance est marquée par l’annexion de l’Autriche par Hitler en mars 1938. Entre 1942 et 1945, 69 membres de sa famille maternelle sont déportés et assassinés. Il reste caché dans un appartement avec sa mère.
En 1945 , il décide de devenir peintre et c’est dans son enfance que l’on trouve l’origine et les racines de son art. Malgré quelques difficultés, il reste optimiste. Il s’attache à rendre la vie meilleure à travers l’art car pour lui la beauté engendre la paix.
Il expérimente dès sa jeunesse l’aquarelle et le pastel et développe peu à peu un univers plus personnel marqué par la couleur. Il quitte rapidement l’académie de Vienne, visite des expositions sur Schiele et Kampmann
qui l’impressionnent profondément. A cette époque, il dessine beaucoup de paysages, d’autoportraits et des portraits de sa mère. A l’âge de 20 ans, il s’invente un nom d’artiste à partir de « Frieden » qui signifie « paix »
et Reich « le royaume » ou « riche » , Friedensreich se traduisant par « le royaume de la paix ». Sto étant le mot tchèque pour « cent » (Hundert en allemand), Hundertwasser veut donc dire « cent eaux ». Son nouveau nom
peut alors se traduire par « le royaume de la paix aux cent eaux ».

Ses théories, sa peinture


C’est en 1954, qu’il développe sa théorie du transautomatisme dérivée du surréalisme, et basée sur la lutte contre l’automatisme généré par la ligne droite et l’angle droit. La spirale se révèle être la forme parfaite. Elle apparaît pour la première fois dans son œuvre en 1953 et devient un motif récurrent et emblématique dans son oeuvre. Des éléments figuratifs circulaires ou semi circulaires étaient déjà nombreux dans l’œuvre du peintre (arbres, yeux, hublots, roues) mais avec la spirale Hundertwasser va plus loin. Elle est traitée comme
telle et exprime l’idée de la nature, symbolise la vie, la continuité et l’évolution.
Hundertwasser écrit à ce propos « La spirale signifie à la fois la mort et la vie. En partant du centre de la toile, on va de la naissance à la mort qui se trouve aux extrémités du tableau et inversement ».

Les cinq peaux


Pour lui, l’homme a trois peaux auxquelles s’ajouteront deux autres peaux dans les années 70.
  • La première peau est l’épiderme naturel de l’homme.
  • La deuxième peau correspond aux vêtements. D’ailleurs le peintre commence à coudre lui-même ses vêtements avec des pièces de tissu qu’il trouve un peu par hasard et il confectionne ses chaussettes et ses chaussures.
  • La troisième peau correspond aux habitations.
  • La quatrième peau est l’environnement social (de la famille à la nation)
  • La cinquième peau est la peau planétaire ( l’environnement global, l’écologie, qualité de l’air qu’on respire, l’état de la couche terrestre etc...).




Les 200 locataires de cet immeuble social au cœur de Vienne
ont longtemps attendu la libération d'un appartement...
Ils ne se plaignent plus que d'une seule chose : les visites des touristes ! 

Ouvriers et locataires ont laissé leur imagination créer le décor ...



Une fenêtre  =  un arbre    L'arbre est lui aussi  locataire
Les "locataires "  verts apportent aussi leur fraicheur l'été
et les locataires, à bail, ont le droit,
sinon le devoir de décorer
chacun sa fenêtre " au tour de bras "

Le sol ondulé

 
Le sol plan est une invention des architectes. Il convient aux machines, pas à l’homme.

Les hommes n’ont pas seulement des yeux pour voir ce qui est beaux, des oreilles pour entendre ce qui est beau, un nez pour sentir ce qui est beau. L’homme a aussi une sensibilité tactile.

Lorsque l’homme moderne est contraint de marcher sur des surfaces toutes droites, bétonnées, planes, conçues sans réflexion, tracées à la règle dans les bureaux des architectes, lorsqu’il est aliéné de son contract naturel et immémorial avec la terre, une part cruciale de son être s’atrophie et les conséquences sont catastrophique pour son psychisme, son équilibre psychologique, son bien-être et sa santé.


L’homme perd l’habitude de sentir, de ressentir son environnement et tombe psychiquement malade.

Un sol vivant, irrégulier, signifie que l’homme a retrouvé la dignité que l’urbanisme nivellateur lui avait retirée.

Le promenoir au sol inégal devient une symphonie, une mélodie pour les pieds.
L’homme tout entier est dynamisé.
imageL’architecture doit élever l’homme et non pas l’abaisser. On aimera aller et venir sur un sol inégal pour se détendre et retrouver son équilibre.

Hundertwasser
Avril 1991

(traduit par Hundertwasser)




Le musée de l'Histoire militaire


Dans les immenses et impressionnants arsenaux de la capitale de l'empire austro-hongrois, le musée déploie ses collections d'armes et d'uniformes...
La muséographie est un peu obsolète et dépassée, comme les lieux, énorme bâtisse à coupole et mosaïque décorée comme une église ou un palais byzantin, mais nous avons eu une idée de comment la magnifique, brillante, colorée et emplumée armée impériale a fondu en 14-18 sous le poids de l'artillerie lourde, dans les tranchées des Alpes (front des dolomites) et de l'Est (front de Galicie) face à l'Italie et la Russie, sous les obus de 455 mm, plus grand que nos élèves!!!
Surtout la salle "Sarajevo" a marqué en particulier M. Hering ... Une automobile, une vareuse militaire bleu, trois balles et trois pistolets posés dans une vitrine...c'est la cause et au bout, 10 millions de morts.
Trois revolvers des services secrets serbes à Prinzip et ses complices...une femme et son mari que la bombe lancée à 10h00 ce jour de juin 1914 n'avait pas arrêtés...de retour de la mairie, les conjurés attendaient.
François Ferdinand et son épouse l'Archiduchesse, le couple héritier du trône , neveu et nièce  de François-Joseph et voilà la Grande Guerre qui débute.
La fin d'un monde.
S. Hornung


Aux dires des élèves, l’étonnant Musée d' Histoire militaire de Vienne parvient a rendre manifeste la réalité insaisissable de la guerre. Voir les trois traces de balles trouer le costume de l’archiduc revient pour eux à assister au déclenchement de la Première Guerre mondiale... Parcourir des salles emplies d’armes qui attestent  la fureur destructrice de l’homme sans rien dissimuler de la réalité des armes : gigantisme des obus, des canons, vision des haches, des épées… Vivre les tranchées reconstituées….




                    « Des canons tonnent dans la nuit/ On dirait des vagues tempête », Guillaume Apollinaire
                                                        



                                                 Crédits : Mathilde Loux, 1AC.

Guidés par M. Hornung, comment les Noémie , Thomas, Juliette, Arthur, etc.  n’auraient  pas été sensibilisés à l’importance du costume qui sert la prestance du soldat de Napoléon, et qui répond à des impératifs surprenants chez les poilus d’abord rouge garance et bleu azur ?
Certaines œuvres picturales aussi retiennent leur attention : c’est un regard braqué sur le visiteur, une  scène monumentale et sanglante.
Si le professeur juge la contextualisation un peu faible et la muséographie décevante, jamais les élèves n’auront été aussi près de la guerre qui « ensanglante la terre ».

Pendant ce temps, d’autres  choisissaient de se rendre au Belvédère.





Nulle part le mot n’est si bien porté : belle vue sur Vienne, assurée depuis cet emplacement qui la surplombe et l’embrasse, belle vue sur ce bâtiment des Mille et Une Nuits à l’architecture somptueuse et féerique, belle vue, c’est peu dire, sur des œuvres qui ne peuvent que charmer l’amateur de peinture : chacun se précipite pour contempler un « Baiser » de Klimt dont les proportions imposantes obligent à lever la tête et pour baigner dans l'harmonieuse sérénité qui s'en dégage. Le plein qui enveloppe le couple qui s'embrasse scintille de motifs dorés et floraux.




On songe pour son titre à cet Accomplissement , bien connu des Strasbourgeois qui a été restitué aux héritiers de ses propriétaires juifs viennois en 2000, sur décision de justice. Il avait été acquis par la Ville en 1938 après l' Anschluss.




Parmi toutes les œuvres, retenons cette « baigneuse blonde» de Pierre Auguste Renoir, qui fait écho dans nos esprits à celle de Degas vue à l'Albertina.

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Baigneuse blonde, Pierre Auguste Renoir.
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Baigneuse, Degas, Albertina ( Voir Jour 2).

Pour ceux qui n'ont pas encore épuisé leur capacité de mémoire de stockage, visite émerveillée du Kunsthistorisches Museum. 

Dans l'aile consacrée à la peinture germanique et flamande on négligerait presque des Cranach, des Holbein, des Dürer, un Vermeer pour courir à la Tour de Babel et se saisir des innombrables détails qui emplissent un tableau qui donne du sens à tout notre voyage. Laissons la destruction qui menace l'orgueilleux édifice et ne considérons qu'une seule chose : les langues, l'architecture, le texte littéraire, l'histoire, la peinture, l'histoire de l'art, s'y rassemblent  somme toute joyeusement, ou du moins dans l’énergie d'une œuvre en construction... 




La Tour de Babel, Bruegel


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Trois princesses de Saxe, Sibylle, Emilie et Sidonie

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Lucas Cranach Le Vieux.

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L' Atelier, Vermeer de Delft.
C B.